Plectrophane lapon

Étant le plus abondant et le plus visible des oiseaux terrestres nichant dans l'Arctique, le plectrophane lapon est certainement le passereau le plus commun nichant à l'Île Bylot. Pendant l'été, il niche dans la toundra, entre deux hummocks (petits monticules sur le sol), et se nourrit de graines et de petits insectes. Comme pour tous les autres oiseaux nichant dans l'Arctique, le plectrophane lapon est contraint à une très courte période de temps pour se reproduire. L'été arctique est court et les jeunes doivent rapidement atteindre une taille qui leur permettra d'effectuer la migration automnale. C’est pourquoi les individus nichant tôt dans la saison ont les meilleures chances de se reproduire avec succès, i.e. avoir des jeunes et que ces derniers atteignent la maturité.

Écologie de la reproduction

L'étude de l'écologie de la reproduction du plectrophane lapon peut apporter d'intéressantes données nous permettant de comprendre comment les passereaux nichant dans l'Arctique s'adaptent à ce rude environnement pendant la période de nidification. Pour cette raison, nous suivons la nidification des plectrophanes lapon à l’Île Bylot depuis 1995. Les dates de ponte et d'éclosion varient d'une année à l'autre, dû aux variations dans les conditions environnementales. En moyenne, le premier œuf est pondu le 17 juin (intervalle : 8 au 23 juin). En général, le nombre moyen d'œufs pondus par les plectrophane lapon à l'Île Bylot est de 5.4 oeufs par nid (intervalle : 4.8 à 6.0 œufs/nid). Les femelles incubent leurs œufs pendant seulement 12 jours et les œufs éclosent à l’intérieur d’une période variant de 1 à 4 jours. La première éclosion a lieu vers le 2 juillet (intervalle : 24 juin au 10 juillet).

Lapland longspur / Female - Andréanne Beardsell Lapland longspur / Male - Yannick Seyer Lapland longspur eggs - Esther Lévesque Lapland longspur / Gosling in nest - Dominique Fauteux

Bien que le moment de l’éclosion soit critique pour la croissance et la survie des jeunes, les parents doivent également être capable d’assurer la survie de leurs nids jusqu’à l’éclosion. La prédation des nids est une source importante de mortalité chez cet oiseau, surtout les années où l’abondance des lemmings est faible. En effet, les œufs du plectrophane lapon représentent une proie alternative du renard arctique dont la proie principale est le lemming. Ainsi, lorsque les lemmings sont abondants, le renard se concentrera sur ces derniers ce qui réduira la pression de prédation sur les nids de plectrophanes lapon leur permettant d’augmenter leur succès de nidification. Le succès de nidification représente la proportion de tous les nids où au moins un jeune survit jusqu’à l’envol. Le succès de nidification moyen est de 45% mais il varie beaucoup d’une année à l’autre (minimum : 7%, maximum : 82%). Il est intéressant de noter que les plectrophanes lapon ont connu de bons succès de nidification au cours des dernières années de pic de lemmings, soit en 2000, 2004, 2010, 2011 et 2014.

Les données reliées à notre suivi de nidification des plectrophanes lapon à l’Île Bylot sont disponibles sur NordicanaD.

Goéland bourgmestre Oiseaux de rivage